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LES ÉDITOS DE M. MBARKI

Oriental et occidental à la fois

1 mai 2011

Les migrants de toutes nationalités, citoyens ou non des pays d’accueil, seraient aujourd’hui plus de 600 millions à travers le monde, soit près de 10% de la population mondiale. Ils ne forment pas un groupe homogène, différenciés par leur Région d’origine, leur formation, les pays d’accueil, les secteurs où ils exercent, le niveau de leur emploi ou bien leur statut d’entrepreneur, la génération à laquelle ils appartiennent aussi : leur diversité est semblable à celle des concitoyens restés au pays. Pour nous, au Maroc, ce sont les marocains du monde. On en parle presque comme d’un groupe qui constituerait en quelque sorte une nouvelle Région du Royaume, un peu vaste (quasi mondiale en fait) et polyglotte en sus.


Ils font rêver les uns (surtout lorsque la réussite est là) et parfois inquiètent, car l’émigration n’est jamais chose facile et porte en soi ses déchirements. Au final, il advenait que Oriental.ma se penche sur ce dossier, car tous les observateurs estiment que près du tiers de l’émigration marocaine proviendrait de notre Région.


Alors, entre fantasme et réalité, vrai espoir et attente réaliste : quelle est déjà et quelle pourrait être demain la contribution volontaire et motivée de nos Marocains du monde au développement régional de l’Oriental ? Comment mieux les associer à la dynamique créée par l’Initiative Royale pour le Développement de l’Oriental, faire qu’ils contribuent à l’élan nouveau et bénéficient en retour de ses bienfaits ? C’est notre question centrale dans ce numéro et la réponse est un pré-requis à l’intelligence des actions à mener pour la mobilisation de ces concitoyens d’ailleurs.


Classiquement, nous revenons sur le poids économique de la diaspora et la façon dont ses décisions d’investissement influencent déjà notre économie. Mais cette approche comptable n’est pas réductrice, car nous la replaçons dans une lecture globale où les dimensions sociales, sociétales, et religieuses sont également intégrées, notamment par la présence active sur le terrain et auprès des personnes, de la Fondation Mohammed V et de la Fondation Hassan II, présidée par Son Altesse Royale la Princesse Lalla Meryem.


Les aspects pratiques du rapport au pays y trouvent aussi des facilitations diverses et des soutiens. La Fondation Mohammed V se consacre également chaque année à la saison estivale. Le Département ministériel en charge, avec dynamisme, des politiques migratoires et le CCME complètent notre dispositif national public par une réflexion et des initiatives innovantes.


Nombre d’initiatives relèvent de la société civile, de personnalités marocaines de grand renom (comme le sportif international Abdellatif Benazzi) ou de simples citoyens qui manifestent, eux aussi, leur attachement à la Région d’origine (à l’exemple de Mohammed Marrakchi, natif d’Oujda) ou encore d’ONG marocaines et étrangères, dont les partenariats sont souvent accompagnés par les coopérations décentralisées. Face à l’évolution des stratégies migratoires et de co-développement, notamment européennes, nos institutions sont dynamiques. Les exemples de «migrations circulaires», bien maîtrisées, montrent que les intérêts des pays d’accueil et du Royaume sont conciliables : les fameux, et parfois mythiques, accords gagnant-gagnant peuvent exister en ce domaine et trouver un cadre, comme l’Initiative Conjointe Nations Unies / Union Européenne.


Plus ce dossier est devenu sensible, mieux il a été pris en charge. La stratégie gouvernementale s’est affinée, appuyée sur des études fines où la richesse, la complexité, les potentialités de la diaspora (nous parlons ici de compétences, ou de contenu technologique, ou encore de savoir managérial, autant que de fonds à investir) sont beaucoup mieux identifiées, ainsi que les modalités pour faciliter leur mobilisation au bénéfice du développement régional. Diaspora – Région : un duo qui doit s’affirmer lui aussi gagnant-gagnant.


Merci aux auteurs qui nous restituent ici toute la pertinence de leurs études ou illustrent par l’exemple les initiatives heureusement abouties. Merci également à ceux qui nous permettent de jeter un regard intéressant venu de l’étranger, sur notre diaspora ou d’autres. Dans l’Oriental, une nouvelle ère commence et notre Région, via Internet notamment, entre progressivement en résonnance, en temps réel, avec le reste du monde. Alors merci aussi à notre belle diaspora.

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