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LES ÉDITOS DE M. MBARKI

L’Oriental nous invite au théâtre

1 mai 2019

Alors qu’Oujda s’honore du titre de « Capitale de la culture arabe », reconnaissons que le théâtre n’est pas né arabe. Pourtant, l’art de la représentation, la théâtralité pourrait-on dire, l’est profondément, d’aussi loin que datent les témoignages. Elle est traduite de multiples façons, sur nos places publiques notamment – la halqa chez nous – par ceux que l’on appelle couramment des conteurs, du Machreq au Maghreb. Historiettes souvent drôles L’acceptation moderne est plus directement issue de l’antiquité grecque, où puisèrent lesdits venus de Turquie. Quoi qu’il en soit, au XXᵉ siècle, au moins dès le début des années 1930, se développe un théâtre marocain, qui jouera son rôle dans la propagation des idées nationalistes, comme certains le racontent ici, grâce à des pièces militantes, souvent jouées clandestinement. Les gouvernements d’après l’Indépendance ont très vite soutenu le théâtre amateur, ses associations, ses festivals où les troupes faisaient assaut de talent pour recueillir des prix, sans plus de récompenses qu’une gloire éphémère et, pour quelques-uns, la chance d’exprimer leur créativité à la radio, nationale ou régionale, voire à la télévision. Quelques pionniers nous en racontent ici l’expérience.


Avec notre théâtre régional, on parcourt et on revit l’histoire nationale. D’autant que les auteurs comme les troupes de l’Oriental n’ont cessé de s’illustrer, moissonnant années après années les prix et les récompenses, au Maroc comme à l’étranger. Puis notre théâtre a croisé celui d’Aristote, via notamment de multiples coopérations avec ses émules européens, avant de s’auto-inventer grâce à nos propres théoriciens qui investirent le champ de – si hommage à ces intellectuels et praticiens parfois connus et appréciés très loin au-delà de nos frontières. Ce tour d’horizon serait incomplet sans célébrer la force de notre théâtre ouvrier régional, qui s’est illustré à Jerada comme à Sidi Boubker notamment. Aujourd’hui, constante ré-invention, et il y a un public averti pour apprécier et applaudir cela à travers tout le Royaume. Cette Revue le confirme.


Sa Majesté le Roi, que Dieu l’assiste, au fait de cette aventure créative, n’a pas manqué d’apporter Son plein soutien à ce patrimoine immatériel régional toujours si vivant, si innovant et si créatif. Le grand théâtre d’Oujda est l’un des plus grands du Royaume et c’est à un Don Royal – grâce à Lui en soit rendue – que nous devons la dimension magnifique de cet édifice.


Il est aujourd’hui en activité permanente, accueillant de nombreux spectacles, animé notamment par la troupe résidente Comedrama, née et développée à Oujda.

Du foisonnement amateur et militant des dernières décennies du XXᵉ siècle, nous sommes passés au professionnalisme, avec des troupes de métier soutenues notamment par le à l’étranger, comme les exégètes le relatent ici. L’Agence de l’Oriental connaît le poids de l’immatériel sur le développement des territoires et c’est le sens de son soutien à l’art dramatique, qu’elle manifeste notamment envers les festivals et les multiples activités.

On lira ici l’histoire d’une période révolue qui a façonné le présent de la discipline : la parole est donnée à des auteurs, des acteurs, des techniciens, des metteurs en scène, des per- sonnes qui s’expriment peu, ou alors uniquement sur l’œuvre du moment : jamais sur leur rédacteurs ; leur histoire est une part de celle de notre théâtre.

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LETTRES DU MAGHREB
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