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LES ÉDITOS DE M. MBARKI

Investissons la création

1 déc. 2009

La création naît d’une alchimie particulière, à travers une personne ou une équipe qui va mettre en synergie des savoir-faire, une vision, et une capacité à transcender le présent et le passé pour se projeter dans l’inconnu. Les historiens s’accordent aussi pour reconnaître, qu’à d’autres moments, en d’autres lieux et d’autres conditions, la création n’aurait pu s’épanouir. Quelles sont donc ces circonstances qui enfantent la création ? Comment la favoriser ? Quels bénéfices pour l’ensemble du corps social et comment les faire fructifier ? Ces questions sont posées à la collectivité, à ceux qui incarnent l’intérêt général, comme aux personnes à l’œuvre dans les nombreux champs de réflexion et de production où la création est un moteur décisif de développement.


Dans nos sociétés modernes, seule la diffusion de la création lui assure l’audience nécessaire : c’est la mise en contact avec ses publics qui va stimuler la demande, amplifier le succès et, en quelque sorte, assurer « le retour sur investissement ». Investir, produire, diffuser, valoriser « marketer », ce sont des concepts et des pratiques venues des secteurs industriels. Ce sont des chemins efficaces pour épanouir la création, permettre son renouvellement, et accéder à ses publics. La notion d’industrie culturelle en est issue.


Le Ministre de la Culture fait sienne cette approche. Le Département a pensé sa stratégie et adopté le bon échelon de gouvernance et d’opérationnalité : la Région. Son premier souci : engager une politique partenariale, avec les élus tout d’abord, mais aussi avec les forces créatives et les acteurs de la production culturelle, voire les coopérations internationales centrées sur le patrimoine et les industries créatives, vecteurs de développement durable. S’agissant de création, ce Département fait du capital humain sa priorité : le former, le mobiliser, l’aider à s’organiser en filières d’une véritable économie culturelle sont ses priorités. Le Maroc n’est pas seul sur le chemin du développement économique appuyé, entre autres aspects, sur la création et les industries culturelles. L’expérience de la Junta de Andalucia en Espagne, relatée par son Ministre Régional de la Culture, souligne le renouveau social et sociétal consécutif à une politique forte en ce domaine. Notre Déléguée Permanente du Maroc auprès de l’UNESCO exprime l’universalité de la pertinence de cette démarche. Cette approche transcende d’ailleurs les limites des Départements Ministériels, comme le souligne le Secrétaire d’Etat en charge de l’Artisanat, illustrant, par l’exemple et les stratégies de terrain, la stimulation du secteur pour assurer son « revival » et l’installer au rang des industries génératrices de richesse et d’emplois.


Désormais, on parlera d’entreneurship culturel et toutes les approches traitées ici établissent le lien entre création et développement économique durable via l’émergence des industries culturelles. Qu’il s’agisse du rapport au livre, par essence dépositaire de la culture, ou encore des NTIC, des arts plastiques, du cinéma, ou bien que l’on parle d’équipements culturels et de stratégie, tous les auteurs convergent. Tous nous renvoient naturellement à mettre en œuvre, dans les Régions, cadre unanimement reconnu comme le meilleur, sinon le seul échelon approprié, des politiques de stimulation, facilitation et soutien aux industries culturelles encore naissantes et à la création qui en est le ferment.


L’Agence de l’Oriental est fermement inscrite dans ces logiques. Elle entend redoubler d’efforts et soutenir les initiatives porteuses de développement dans la Région. Puisse cette édition de Oriental.ma contribuer à leur émergence et accélérer les prises de conscience. Pour la conviction, la pertinence et la connaissance dédiées à ces nobles objectifs, et au nom de l’Agence de l’Oriental, j’en remercie ici tous les auteurs, contributeurs généreux au progrès.

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