Lors de cette rencontre axée sur le thème « Habiter, penser le Maghreb », les intervenants, de différents horizons, ont livré un aperçu général sur l’évolution de l’écriture au Maghreb et sur les interactions réciproques qui s’exercent entre les sociétés, en plus du rapport entre l’histoire et la culture de cet espace partagé. Ils ont également mis l’accent sur le rôle que peuvent jouer la culture, les idées et les créations diverses pour surmonter la situation présente, et sur l’importance des conditions matérielles, sociales et culturelles au sein desquelles se développent les activités littéraires et artistiques.
Pour le journaliste Mohamed Jibril, l’objectif de cette table ronde, qui marque l’ouverture de la cette édition du Salon, est de réfléchir au Maghreb à partir de sa situation actuelle, marquée par la crise et la division. « A l’époque coloniale, le Maghreb représentait un horizon clair et une véritable aspiration, notamment dans le cadre des mouvements de libération nationale dans les trois pays. Malheureusement, les événements ont révélé que l’histoire est bien plus complexe, et que les choses ont évolué de manière inattendue », a-t-il déclaré.
Aujourd’hui, les intervenants à cette table ronde ont cherché à sortir des schémas traditionnels de pensée et à ouvrir un nouvel espace de réflexion, car la situation est loin d’être simple, a expliqué M. Jibril, tout en soulignant l’importance de penser le Maghreb à partir d’une perspective culturelle, puisque « l’horizon politique semble actuellement bloqué ». Rappelant que de nombreux penseurs ont beaucoup réfléchi à cette question, tels que Abdellah Laroui, Abdelkébir Khatibi et Abdelwahab Meddeb, il a expliqué que cette table ronde se veut un appel à la pensée, à l’étude et aux recherches, tout en sortant des discours répétitifs.
Depuis sa création, le Salon Maghrébin du Livre « Lettres du Maghreb » s’est imposé comme un rendez-vous littéraire et intellectuel incontournable, porteur d’un souffle méditerranéen et maghrébin, où les voix s’entrelacent, les pensées se croisent et les imaginaires s’ouvrent.
En choisissant cette année le thème « Habiter, écrire le monde », le Salon (7-12 octobre) place la littérature au cœur des interrogations contemporaines, car habiter le monde, aujourd’hui, c’est affronter ses bouleversements : climatiques, politiques, technologiques, identitaires. Et l’écrire, c’est tenter d’y répondre sans renoncer à la beauté du verbe, à la profondeur de la réflexion, à la pluralité des regards.
Source : lecourrierdelatlas.com