Le raï, une résonance aux connotations et origines africaines. Un véritable courant culturel auquel s’intéresse de près l’Association Oujda Arts (AOA) qui a débattu de la question le week-end dernier à Oujda lors de la 4e édition du colloque international sur le raï. Une opportunité pour débattre autour de l’avenir du raï, les relations artistiques que doit entretenir l’Oriental avec les pays subsahariens et comment il peut consolider la diplomatie culturelle pour mieux faire connaître ses atouts artistiques.
«De tout temps l’Oriental a constitué une région de passage et de brassage pour différentes cultures et coutumes dans les domaines musicaux, culinaires, vestimentaires et linguistiques. Un patrimoine à relire sous l’angle des tonalités, refraines, sonorités et structures musicales», a précisé Mohammed Amara, président de l’AOA. De son côté, Mohammed Benkaddour, président de l’Université Mohammed Ier (UMP), a insisté sur l’importance de la culture comme facteur influent de la diplomatie parallèle: «L’université marocaine, comme les différentes associations et acteurs associatifs, est appelée à constituer une base de données patrimoniales pour valoriser l’héritage culturel marocain et corriger les interférences qui nuisent à ce capital». En pratique, cela consiste à mieux paqueter les travaux artistiques, consolider les échanges artistiques et l’effort culturel des créateurs. Quant à Mohammed Mbarki, directeur de l’Agence de l’Oriental, il a expliqué que le festival international du Raï doit contribuer au rayonnement de toute une région et créer un lien entre l’aspect festif de la musique et la rationalité des études approfondies. Le raï est une mouvance artistique maghrébine dans ce que le Maroc a de maghrébin et d’africain. Il puise ses racines d’un patrimoine collectif riche et varié. «L’Afrique est à la mode, sur le plan culturel, même si elle a été souvent considérée comme réservoir de ressources naturelles et physiques», a-t-il conclu.
En marge de ce colloque, une convention tripartite a été signée entre l’UMP, l’Agence de l’Oriental et l’Association Oujda Arts pour promouvoir la recherche universitaire culturelle et consacrer des bourses d’études pour les étudiants de master ou doctorants qui préparent des thèses sur la culture raï. Une réussite pour l’AOA qui vient d’être acceptée comme membre du comité national de la musique au Maroc grâce à l’apport de l’artiste oujdi Hassan Megri. Un premier pas dans la requête déposée auprès de l’Unesco pour considérer le raï comme patrimoine culturel mondial. Reste à préciser que la 10e édition du festival international du Raï d’Oujda sera organisée du 16 au 23 juillet prochain.