Gonflé par le succès de ses précédentes éditions, le festival Orient’Art Express reprend son chemin pour la quatrième année consécutive. Prévu à Oujda du 21 août au 22 septembre, cet évènement propose un programme éclectique : une exposition d’art contemporain sur le thème «Espace ouvert, espace fermé», un concours destiné aux artistes locaux autour de la question du Maghreb et un colloque intitulé : «Penser sans frontière».
L’art contemporain maghrébin est très riche à plus d’un titre. Au-delà des catégorisations esthétiques, cet art est, depuis plus de quarante ans, caractérisé par une méconnaissance et une certaine ignorance entre les créateurs et les artistes de l’Afrique du Nord. Une situation due essentiellement à la question des frontières. Pour débattre de toutes les facettes de cette question, le festival Orient’Art Express se veut, pour sa quatrième édition, un espace convivial d’échanges et de réflexions dédiées à l’expression artistique contemporaine du Grand Maghreb.
Dans le contexte d’un monde à priori décloisonné et interconnecté, la question des frontières se pose à nous, Maghrébins, avec acuité et insistance. Comment peut-on contester les limites géographiques imposées par l’histoire moderne du Grand Maghreb ? Comment peut-on enclencher une dynamique réflexive qui transcenderait ces frontières ? Quelles places, quelles postures, quelles attitudes l’artiste et l’intellectuel maghrébin peuvent-ils et doivent-ils avoir face à cette situation ? Autant de questions auxquelles cette quatrième édition tentera d’apporter des réponses. Prévu du 21 août au 22 septembre prochains, l’évènement vise tout d’abord à promouvoir l’art contemporain dans la région de l’Oriental et celle du Grand Maghreb. Pour cela, l'association «Réseau d'Art A-48» a choisi d’inviter les grands noms de l’art contemporain d’ici, mais également d’Algérie, de Tunisie, de Libye et de Mauritanie. Ce sera dans la cadre d’une exposition intitulée «Espace ouvert, espace fermé».
Cette exposition, prévue à la galerie du Bd Moulay El Hassan, sera l’occasion de dévoiler des œuvres réalisées sur la question des frontières. Dans les quatre autres espaces de l’évènement, les Musée Lalla Meryem, Galerie Al Maghreb Arabi, Place Ziri Ibn Atiya et Université Mohammed 1er, plusieurs activités artistiques et culturelles sont prévues. D’abord, un colloque autour du thème «Penser sans frontière» réunira plusieurs chercheurs et des spécialistes de l’histoire de l’art et de l’esthétique du Grand Maghreb. Organisé en collaboration avec l’Université Mohammed 1er d’Oujda, ce colloque, qui aura lieu au sein de l’université, vise à donner une dimension scientifique à cette démarche.
Les différents intervenants «apporteront également leurs regards et leurs réflexions sur le “penser sans frontière”», explique Azzeddine Abdelouhabi, président de l'association «Réseau d'Art A-48». Autre moment fort de cette édition, un concours de sculpture et installation, destiné aux artistes locaux autour de la question du Maghreb. À travers cette initiative, il s’agit d’inscrire l’art et la réflexion artistique au cœur même des aménagements urbains. «Ce concours vise à la réalisation d’une sculpture ou d’une installation dans un espace public : rond-point, parc ou place. Cette œuvre doit être de nature pérenne. Le concours sera reconduit tous les ans pour permettre à nos artistes de s’exprimer et de s’impliquer d’une manière créatrice dans les aménagements de nos villes», souligne-t-il.
Rendez-vous donc du 21 août au 22 septembre prochains pour un festival dédié au Grand Maghreb, son expression artistique contemporaine dans son acception la plus large. Oujda sera alors la capitale de l’Afrique du Nord, le temps d’un évènement qui, en l’espace de trois ans seulement, est devenu un événement artistique et culturel majeur dans la région de l’Oriental, mais aussi et surtout celle du Maghreb.
Un engagement en faveur de l’art
L’association «Réseau d’Art A-48», déclarée sous le régime de la loi du Dahir du 15 novembre 1958 à Oujda dans l’Oriental du Maroc, se veut une organisation qui prône la fédération des initiatives qui créent des liens. Depuis 2009, l’association s’attelle à réaliser des expositions individuelles ou collectives. Une programmation annuelle est mise en place depuis 2012 dans les deux galeries d’art à Oujda. Des pratiques artistiques allant de la peinture, du dessin, de la sculpture, de la performance jusqu’à l’évanescence de la photographie et de la vidéo sont présentées. Le temps fort de cette programmation reste le festival Orient’Art Express mis en place en 2010.
Source : Le Matin