Les fortes chaleurs enregistrées dans l’Oriental depuis l’Aïd, ont causé d’importantes pertes à certaines productions agricoles. Des symptômes de brûlures ont été observés au niveau des feuilles, rameaux et fruits figuiers. Ce qui risque d’impacter la production et les revenus. Notamment pour les petits agriculteurs qui comptent beaucoup les fruits du terroir pour améliorer leurs bénéfices.
Avec les 100 hectares en phase de reconversion, la superficie totale du figuier dans l’Oriental atteindra 1.283 hectares et produira plus de 4.300 tonnes (Ph A.K)
Certes ces fruits de saison sont écoulés à 12 ou à 25 DH le kilogramme et sont prisés par les consommateurs vu leurs qualités nutritives et digestives, mais la saisonnalité du fruit risque d’être écourtée par les fortes chaleurs. Aussi, les figues mûres pourrissent vite lorsqu’elles ne sont pas commercialisées dans de meilleures conditions.
Pour y remédier, la Direction régionale de l’agriculture multiplie les campagnes de sensibilisation sur l’importance des bonnes pratiques pour faire face aux effets climatiques. Des visites de terrain sont pilotées par les conseillers de l’Office national du conseil agricole rappelant les mesures préventives à respecter pour sauvegarder la qualité du fruit. Ils insistent également sur le respect de la distanciation sociale au niveau des champs et des points de vente, afin d’éviter toute contamination potentielle. D’ailleurs la foire rurale du figuier, organisée habituellement fin août à Aghbal, est annulée pour les mêmes raisons.
En plus de la chaleur, la qualité du fruit risque de perdre en saveur à cause du mûrissement précoce. Certains agriculteurs recourent à l’huile pour accélérer la maturation du fruit. «Une légère augmentation des teneurs en potassium, phosphore et en azote est observée dans les figues maturées par l’huile. Ce qui nécessite des recherches supplémentaires concernant la composition nutritionnelle des figues maturées par l’huile d’olive pour rassurer le consommateur sur l’absence de nocivité des fruits ainsi traités», explique Mohamed Bidri du laboratoire de Biologie des urgences (Hôpitaux universitaires de la Pitié Salpêtrière). Ceci dit la forme et le volume du fruit se dégradent plus vite que d’habitude à cause du mûrissement forcé.
Reste à préciser que la filière bénéficie d’une attention particulière du département de l’agriculture pour l’extension de sa superficie (plantation et suivi technique pour 4 millions de DH). Un programme qui s’inscrit dans le cadre des projets de substitution des cultures céréalières par des arbres fruitiers. Il bénéficiera à une soixantaine d’agriculteurs et contribuera au renforcement de la production. Celle-ci atteindra les 5,2 tonnes/hectare, améliorera le revenu par 41.300 DH et créera quelque 3.800 journées de travail.
Source : L'Economiste