Oriental: Des pistes de relance économique

Oriental: Des pistes de relance économique

Oriental: Des pistes de relance économique

Générale -

La station balnéaire de Saïdia, le programme Marchica et le tourisme de l’arrière-pays ou culturel sont en mesure de booster l’économie régionale dans l’Oriental et de générer des milliers d’emplois pérennes. Toutefois, l’impact convoité n’est pas encore ressenti. Ce qui explique les nouveaux programmes et structures lancés au niveau de deux stations de la région.

Concernant Saïdia qui a bénéficié d’investissements colossaux, il est temps de mieux la marketer auprès des tour-opérateurs, touristes et professionnels du secteur avec des offres promotionnelles le long de l’année, précisent certains investisseurs touristiques.

Une approche agressive est nécessaire de la part des acteurs du secteur (la Société de développement de Saïdia (SDS), le CRT, le Conseil régional, l’ONMT, le département du Tourisme) pour développer des offres novatrices. C’est le cas des bateaux de croisière. «Une piste prometteuse car la compagnie maritime spécialisée dans les navires de croisière Pullmatur s’est déjà intéressée à la région, mais s’est heurtée à l’absence d’un port pour l’accostage de ses bateaux. Avec des arrivées de plus de 4.000 personnes, c’est toute l’activité touristique qui sera métamorphosée», souligne Jamal Belouchi, un professionnel à la marina de Saïdia.

En attendant que ce type d’offre prenne forme, la SDS multiplie ses investissements pour renforcer la capacité d’accueil de la station balnéaire. 7 projets, qui sont en cours de réalisation, seront achevés avant 2018 et nécessiteront plus de 1,7 milliard de DH. Ils concerneront la construction de 4 nouveaux hôtels pour une capacité additionnelle de 3.952 lits. Ce qui portera l’offre litière à 50% de la capacité touristique prévue.

En parallèle, un projet résidentiel pour 640 lits supplémentaires est aussi en construction. En détail, il s’agit d’un Family hôtel club (VVT1 étalé sur 3,9 ha) qui se présente sous forme de village de vacances avec une capacité de 400 lits. Le Beach hôtel (H2 construit sur 5.5 ha) est un hôtel 5* avec 792 lits, 5 restaurants, un centre de conférences, Spa et kids club. Deux résidences hôtelières Melia (RH1) et (H4) de 2.760 lits et une résidence immobilière mixte (RM1) aussi prévues. Et un 2e golf de 18 trous étalé sur 7,5 hectares nécessitant 108 millions de DH.

Ceci dit, les PME constituent la trame essentielle de l’économie au niveau de la région. Elles représentent 98% du tissu productif et procurent plus de 95% des emplois créés. Toutefois, les mesures d’accompagnement et les incitations fiscales ou bancaires ne répondent pas à leurs réelles attentes.

Elles sont confrontées à plusieurs difficultés: l’accès au financement et aux marchés, le prix élevé du foncier, la compétitivité (plusieurs produits de Casablanca sont commercialisés moins chers que ceux produits sur place). «D’autres difficultés se rapportant à la recherche et développement, l’innovation, les profils adaptés en ressources humaines pour les créneaux porteurs handicapent l’émergence d’un secteur défricheur», précise Rachid Oumokhtar, délégué provincial du ministère de l’Industrie.


Pour les accompagner, sur le plan industriel, plusieurs programmes leurs sont réservés. C’est le cas d’Imtiaz croissance et Istitmar croissance. Mais les PME de la région ne sont pas outillées pour profiter de ces programmes qui se présentent sous forme de concours nationaux. Une sélection qui profite à ceux qui ont les meilleurs projets à impacts socioéconomiques. Ce n’est pas le cas des PME de l’Oriental. Elles ont besoin d’un accompagnement dans la présentation et le montage de leurs dossiers, notamment en matière d’affiliation à la CNSS, acquittement fiscal ou non exigibilité. De surcroît, elles ne peuvent avoir les attestations qui leur permettent de se souscrire à ces concours et bénéficier des programmes d’appui. Malgré ces difficultés, ce sont les PME qui assurent le fort taux de commercialisation au niveau des trois parcs industriels de la région.

Le Comité régional de l’environnement des affaires œuvre pour la mise en place de conditions favorables pour le développement des entreprises locales. Des réunions regroupant acteurs économiques, politiques et services territoriaux sont tenues pour impulser l’investissement privé et renforcer l’attractivité de la région. Une feuille de route est finalisée par le CREA pour booster l’investissement. Elle concerne les actions suivantes:
– Réexaminen du régime fiscal appliqué aux entreprises de la région pour améliorer leur compétitivité.
– Mobilisation du foncier pour la promotion de l’investissement.
– Restructuration du Fonds d’investissement de la région de l’Oriental (FIRO) via la révision de ses dispositions statutaires afin de s’ouvrir davantage sur la PME.
– Création d’un fonds régional d’appui aux investisseurs pour la création d’emplois.
– Mise en place d’un référentiel de compétences.
– Instauration d’une cellule pour la mise à niveau administrative des entreprises et la promotion de la culture entrepreneuriale.
– Amélioration des débouchés au niveau régional.
– Amélioration de la desserte aérienne de la RAM à Oujda et Nador.
– Mise au point des spécificités de l’offre territoriale et élaboration d’une démarche de marketing territorial unifiée.
– Création d’un observatoire sur la compétitivité régionale.

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