Fruit d’un partenariat multipartite entre le ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, le Conseil régional de l’Oriental (CRO) et la province de Figuig, 100 points d’eau pour l’abreuvement du cheptel sont programmés pour la période 2016-2020. Vingt points seront réalisés chaque année alors que huit sont déjà opérationnels au niveau de la commune de Tandrara. L’une des zones réputée pour la qualité de son cheptel et le savoir-faire de ses éleveurs. Le financement de ce programme est assuré par le département de l’eau qui prendra en charge les frais d’engins et l’accompagnement technique alors que le CRO prendra en charge la main-d’œuvre et le gasoil. Sur le plan de récupération des eaux superficielles provoquées par les orages et les inondations, ces points sont en mesure de stocker 35.000 m3 en moyenne. Ce qui représente de considérables économies pour les éleveurs qui payaient 400 DH par citerne pour l’abreuvement de leurs troupeaux. S’y ajoute le programme commun du ministère de l’Agriculture et du CRO pour le forage des puits et la distribution de citernes remplies d’eau lors des chaleurs estivales et saisons de sécheresse. La réalisation de ces puits allégera les dépenses des éleveurs et confortera leurs revenus. C’est ce qu’ils ont confirmé lors d’une visite à ces points organisée par le CRO, même s’ils ont exprimé le vœu de forer des puits, en parallèle, pour bénéficier des eaux souterraines.
Abdenbi Bioui, président du CRO, a, de son côté, confié à L’Économiste que ces actions d’accompagnement des éleveurs font partie d’un vaste programme de soutien aux populations des zones frontalières mais aussi de valorisation de la production locale en viandes rouges. Il a également souligné que le CRO veillera sur la réalisation de travaux qui prennent en considération les données environnementales, géologiques et climatiques pour s’assurer que les terrains choisis sont imperméables et bien orientés par rapport au vent: conditions impératives pour assurer l’eau toute l’année.
La province de Figuig compte plus de 650.000 têtes d’ovins et de caprins. Ce qui représente la première source de revenus pour plus de 15.000 éleveurs. L’élevage est également la première activité économique dans la province avec 8.000 tonnes/an de viandes rouges et 400 millions de dirhams de recettes. Il est suivi de la production des dattes avec 3.500 tonnes/an (175 millions de dirhams/an). En plus de leurs apports économiques, ces points d’eau jouent un rôle important dans la sédentarisation des tribus nomades qui n’auront plus à parcourir des dizaines de kilomètres pour abreuver leurs troupeaux. Une fixation qui contribue également à protéger les parcours mis en défens et menacés de dégradation.
Source : L'économiste