Dans le cadre des subventions à la création théâtrale au titre de l’année 2013-2014, quelque 42 troupes de théâtre, tous genres confondus et de différentes régions du pays, présenteront, du 22 novembre prochain au 16 janvier 2014, leurs œuvres qui seront examinées, en six étapes, par un comité de sélection fraîchement mis en place.
Pour les professionnels du théâtre, cette année est celle d’un nouveau cycle caractérisé par de nouvelles dispositions notamment la nette augmentation des subventions, de l’animation culturelle et artistique. Ces mesures ont été mises en place pour remettre à niveau la pratique théâtrale et pallier les divers dysfonctionnements qui la caractérisent.
Les 42 pièces théâtrales retenues des quatre coins du pays au titre de l’année 2013-2014, tous genres et tendances confondus, vont être examinées, selon un planning précis.
Cette année, la rentrée théâtrale s’annonce prometteuse pour les différentes composantes du quatrième art national. Et ce, suite à la mise en œuvre de la nouvelle loi organique du système de subvention et de diffusion du théâtre. Les 42 pièces théâtrales retenues des quatre coins du pays au titre de l’année 2013-2014, tous genres et tendances confondus, vont être examinées, selon un planning précis. Pour cela un comité de sélection est composé de Mohamed Benhssaïne, directeur du théâtre national Mohammed V de Rabat, Adam Bouhlal, le directeur du centre culturel Hassan Sqali de Casablanca, Bouselham Assaïf, directeur du centre culturel Mohamed Mennouni, Azzedine Bounite, le directeur régional du ministère de la Culture section Agadir, Rachid Bennani et le directeur du complexe culturel Al Hourria de Fès. S’y ajoutent Hind Saadidi et Naïma Zytane, membres du comité des subventions au théâtre. Ce dispositif, nouvellement mis en place, aura à évaluer les pièces de théâtre de toutes les régions du Royaume.
D’abord du 22 au 26 novembre prochain à El Hoceima, il se penchera sur l’examen des candidatures des troupes en provenance de cette ville, mais aussi d’Oujda, Jrada et Berkane. Et du 29 novembre au 3 décembre prochain à Tétouan, ce sera au tour des troupes de la Colombe blanche, Tanger, Larache et Chefchaouen de convaincre le comité de sélection. Place maintenant aux troupes d’Agadir et de Guelmim auxquelles s’ajoutent celles de Tizinit, ville qui abritera les présentations devant le comité du 6 au 8 décembre prochain. Après Tiznit, c’est la ville ocre qui accueillera du 11 au 17 décembre prochain, les troupes de Béni Mellal et Safi qui, à côté des formations locales, essayeront de mettre en lumière leur talent devant les membres du même comité. Ce dernier aura aussi à examiner du 19 au 26 décembre les œuvres de troupes de Casablanca, et celles de Rabat, ville hôte de la dernière étape de sélection, qui accueillera également, du 3 au 16 janvier 2014, les groupes venus de Salé, Kénitra et Meknès. Les résultats vont être annoncés début janvier 2014. Au titre de cette année théâtrale 2013-2014, les subventions s’élèveront à la coquette somme de 10 millions de centimes soit plus que le double du budget accordé l’année dernière dans le même registre.
À ce propos, Messaoud Bouhcine, président du syndicat des professionnels de théâtre, estime que ces subventions étatiques même si elles restent insuffisantes et limitées, sont de bon augure pour la refonte du quatrième art national, parent pauvre de la culture au Maroc. Un secteur qui s’enlise de plus en plus dans le sable mouvant de la crise. Dans ce contexte hanté par de nombreuses zones de conflits, de confusions, de malentendus, et de mille et une revendications des professionnels, les nouvelles dispositions mises en exergue cette année, tendent à bousculer les certitudes et départager les bonnes pratiques des usages erronés. C’est ce que constate également Messaoud Bouhcine, pour qui il existe une forte volonté actuellement pour la remise à niveau de ce secteur vital à plus d’un titre dans le paysage culturel et artistique du pays. «Nous avons proposé des dispositions concrètes qui seront mises en œuvres à partir de cette année théâtrale.
Il s’agit d’un programme de diffusion des pièces de théâtre et d’animation des espaces culturels avec le concours du ministère de la Culture. Et cela s’inscrit également dans le grand projet du Maroc culturel. À cela, s’ajoute la mise en place des moyens financiers et logistiques notamment à l’Institut supérieur des arts dramatiques et d’animation culturelle (ISADAC) de Rabat pour favoriser l’éclosion d’une nouvelle génération de créateurs et combler le vide que connaît le Maroc au niveau de l’éducation artistique qui handicape la pratique théâtrale au Maroc», explique-t-il.
Faire face à la crise
Face à la crise que connaît le théâtre dans notre pays, la conception d’un nouveau cycle ne peut être concrétisée que si les décideurs conçoivent le secteur comme un domaine global qui engage l’ensemble des acteurs gouvernementaux et de la société civile et pas uniquement le ministère de la Culture. À côté de tout cela, il existe de nombreuses lacunes juridiques et administratives auxquelles se heurte encore le quatrième art national. «Cela affecte la vitalité de cette activité centrale de la vie artistique. Je citerai l’exemple du système de la mutuelle qui nécessite une véritable dynamisation surtout au niveau des prélèvements sur les contrats des artistes», conclut M. Bouhcine. Malgré ce flou qui plane au-dessus du ciel du quatrième art national, Messaoud Bouhcine reste très optimiste quant aux différentes dispositions mises en œuvre pour cette année théâtrale.
Source: Le Matin